Qui est-il ? Tavellois de souche, né en 1913 dans une famille de cultivateurs. Ecole primaire puis primaire supérieure (BE - BEPC de l'époque).
Il entre chez Solvay en 1930, emploi modeste. Mais il aime La Fraternelle.
Son père est un inconditionnel, ami de tous les dirigeants de la société. Son frère a été musicien et trompette.
En 1932, il répond à l'appel de Louis Mâle, arrive au solfège à 19 ans en octobre, prend le bugle 3 mois plus tard, joue au concert de Pâques, en apprend assez en 1 an pour être reçu à l'examen d'entrée de la musique du 152e RI à Colmar en octobre 1933.
Me Arbez dès sa rentrée en 1934 l'observe et lui dit un jour : "Tu es un homme précieux pour La Fraternelle". Un an plus tard, il devient secrétaire.
Et Paul Pétiard ? Son père est ouvrier bourrelier chez Solvay. Il est lié à Marius par la musique. Ils sont de la même classe de solfège. Paul, plus jeune, attend quelques années avant de se manifester. Mais c'est un mordu. Nous le verrons à l'oeuvre dès 1944, en équipe avec Daubigney. Excellent élève, il apprend la clarinette.
C'est en 1936 que Albert Roy, bugle soliste, excellent musicien devient sous chef. Il donnera durant de longues années l'exemple du bon sociétaire et du bon camarade.
1937 : sortie à Arbois. On achète des instruments de qualité. Une contrebasse Mib, une basse SiB, un bugle marque Couesnon monopole. Coût : 4000F
|
1938 voit le décès de Paul Courcenet que La Fraternelle accompagne pour la dernière fois.
Le nouveau secrétaire a organisé le 28 août un concert-bal, et une tombola et en 1939, La Fraternelle fait une sortie à Lons le Saunier. Elle est magnifiquement reçue par la municipalité et l'harmonie après le concert du matin.
Les dépenses 1937-1938-1939 sont de 10600, 5600, 9300F. L'effectif est stable à 44 membres.
Les membres honoraires Dolois sont beaucoup moins nombreux (20). Le nombre total de membres honoraires est de 195 en 1937, 201 en 1938.
De nouveaux élèves arrivent sur les rangs en 1939. A la veille de guerre, l'effectif est de 62 musiciens dont 8 à la clique.
En 1936, il y a eu le Front Populaire. Dans les années qui précèdent, la tension a été vive entre la droite et la gauche. Les fascismes italien et allemand donnent des tentations à certains groupes écoeurés par les scandales (Stavisky).
Une nouvelle société, l'amicale S.O.R (sous officiers de réserve) nait début 1938. Elle sollicite La Fraternelle pour sa remise de drapeau... qui accepte. Mais 5 ou 6 musiciens voient dans ce groupe une incidence des groupes qui à Paris en 1934, ont causé les désordres et tenté d'abattre la République. Il quittent La Fraternelle.
Nous les avons vu partir avec tristesse. C'était de bons sociétaires, de bons camarades, de bons musiciens. Nous, la grande majorité n'avions vu dans la participation d'une heure ou deux, que le moyen d'attirer des sympathies? Nous nous sommes trompés : sur une trentaine de S.O.R , un seul a pris 6 mois plus tard la carte de membre honoraire !
Heureusement, plus tard, nous retrouverons nos musiciens de La Frat avec joie.
|